Bombardier avait la possibilité de devenir un géant mondial de l’aviation commerciale en lançant la C Series. Quinze ans plus tard et après avoir accumulé des milliards de dollars de dette, ce joyau de l’industrie aéronautique québécoise doit aujourd’hui renoncer à la quasi-totalité de ses activités. Comment expliquer que cette véritable multinationale qui possédait des installations dans plus de 25 pays n’en exploite aujourd’hui qu’une demi-douzaine en Amérique du Nord, et que ses revenus avoisinant la vingtaine de milliards de dollars américains aient chuté des deux tiers ? Le lancement de la C Series, n’est pas responsable de tous les problèmes de Bombardier. Ses ennuis résultent plutôt de cinq erreurs majeures de gestion et de stratégie. Pour nos gouvernants, cet échec soulève des questions pressantes sur les politiques industrielles futures. Faut-il cesser de subventionner Bombardier ou continuer à soutenir le secteur aérospatial pour préserver des dizaines de milliers d’emplois ? Si oui, quels sont les projets d’avenir à favoriser ? Daniel Bordeleau dresse un constat sévère de la situation de Bombardier, mais il permet aussi de mieux comprendre les enjeux d’une des industries les plus importantes du Québec.