À l’origine de Disparaître, il y a la rencontre entre Denise Desautels et le travail et l’artiste Sylvie Cotton, dont l’oeuvre homonyme a bouleversé la poète et lui a donné l’élan et la ferveur pour assumer jusqu’au bout sa folie. L’auteure choisit ce face à face avec un miroir, sa cendre — et toutes les mémoires qu’elle porte en elle -, et son écriture y trouve sa voie/voix. Pour chaque nouveau chapitre, une nouvelle oeuvre, où le corps dedans (coeur, crâne ou ossature) comme dehors (feu, déplacement ou noyade) frôle le péril. Ainsi accompagnés dans la fiction, ses mots n’ont toutefois peur de rien : ni du risque, ni des larmes, ni des âmes et des êtres souffrants, ni, surtout, de cette « mort [qui] approche ». Une lumière émanant tant de l’artiste que de ses oeuvres a permis au regard et à l’écriture de la poète de se poser sur des corps et des coeurs blessés. À deux, le brouillard se traversant mieux, son désarroi – face à tout ce qui souffre, à tout ce qui se perd – s’inscrit ici de manière lumineuse.