Depuis le dépôt du rapport Parent, dans les années 1960, l’apport de Guy Rocher à la société québécoise est intarissable. Entre la crise d’Octobre et le printemps érable, il est à la fois observateur et acteur. Sociologue dans la cité, le professeur d’université s’est constamment interdit de laisser ses valeurs personnelles teinter la matière qu’il enseignait. Langue, laïcité et indépendance, tel est le trinôme sur lequel se sont appuyées la pensée et les actions de cet homme. Il a contribué à chacune des plus cruciales décisions prises par le Québec moderne et à ses grands débats : — formation des écoles secondaires publiques; — création des cégeps; — fondation de l’UQAM; — rédaction de la loi 101; — opposition au multiculturalisme de Pierre Trudeau; — promoteur de l’idée d’indépendance du Québec; — laïcité de l’État. Dans une société de plus en plus polarisée où le débat cède trop souvent aux prédications tranchantes, la voix posée de Guy Rocher, celle qui porte à la délibération publique, méritait une place, méritait une biographie.