C’est le territoire de la Gaspésie où la poète vit qui unifie les trois parties de cet ambitieux recueil de poésie. Comment ne pas rendre hommage à ce paysage qui, au fil d’une vie, et même dans l’absence, a illuminé tous les chemins qu’elle a choisis? La chambre des saisons a été écrit devant la mer, sur une pointe de terre où ne passent que les chevreuils, les oiseaux migrateurs et les amis. Procédant à une longue descente en soi, le recueil s’ouvre dans le secret d’une chambre où seule une fenêtre étroite témoigne de la fuite du temps. Puis apparaissent les visages ahuris d’une lointaine époque où la famine sévissait dans la population. Enfin, comme un retour sur ses travaux antérieurs, Rachel Leclerc prête sa voix aux fantômes de sa famille, en particulier à celui de la mère disparue trop tôt.