Poursuivant le projet amorcé avec le recueil Ta voix là (2015) autour de l’écrivain italien Mario Luzi, La langue de ta langue s’appuie sur les univers singuliers de Roberto Juarroz (1925−1995), Arnaldo Calveyra (1929−2015), Silvia Baron Supervielle (1934-) et Jorge Luis Borges (1899−1986) pour interroger le fil de l’existence depuis les mouvements du corps et de la langue. Les poèmes prennent la forme d’un dialogue fait d’allers-retours entre les textes, le carnet, la rêverie, les déambulations dans Buenos Aires, la table de travail, et tout ce qui participe à faire apparaître, disparaître, puis réapparaître une parole qu’on pétrit dans la patience des jours pour faire surgir une certaine langue, au milieu de celle qu’on partage, qui puisse répondre à ce que la poésie interpelle en soi. D’un hémisphère à l’autre, l’Argentine se transforme en une expérience qui interroge les lieux intimes que seule l’écriture peut visiter.