Avec Là où je me terre, la sociologue, professeure et blogueuse engagée Caroline Dawson retourne aux sources de sa propre histoire pour nous raconter son arrivée à Montréal en tant que réfugiée chilienne, alors qu’elle était une enfant. Avec tout ce que cela comporte de violences ordinaires, de hontes et de trahisons. Entre la réflexion politique et l’autobiographie, elle n’évacue aucune question difficile : qu’est-ce qui rend si compliqués les processus d’intégration ? Doit-on « réussir » son immigration ? Comment rompre avec l’idée de la « bonne immigrante »? Fille d’un enseignant syndicaliste et d’une mère éducatrice, tous deux persécutés par le régime de Pinochet durant les années 1980, l’autrice dépèce son récit personnel en fragments tantôt incisifs, tantôt humoristiques, en questionnant les moindres rapports de domination. Hantée depuis toujours par ses souvenirs de réfugiée, Dawson les met ainsi à distance pour mieux les chérir, les disséquer et éventuellement, s’en défaire. Un récit lumineux, sans langue de bois, qui met au jour la plume libre, sensible et profondément habile de Caroline Dawson.