Cet éminent artiste national, décédé depuis peu, était-il pédophile? Un jeune journaliste s’empare du sujet, content d’échapper le temps d’une enquête à sa propre angoisse rampante. Dans un village anonyme aux environs de Thetford Mines, une victime lui offrira son témoignage. Personne n’est dupe: la vérité est une chose, le récit qu’on en fait en est une autre. Entre la parole du survivant et les articles qui lui permettront d’être entendue, quelque chose d’essentiel se perd. Chez le journaliste étourdi par la curiosité et par le succès, les questions les plus insidieuses s’installent bientôt à demeure. Qui est-il pour avoir raconté cette tragique histoire? Existe-t-il une échelle des traumatismes — toutes les souffrances se valent-elles? Quand on crée, est-ce qu’on se dévoile ou on se dissimule? À l’image d’un bungalow qu’on rénove au fil du temps, Le fond des choses se déplie et se reformule, se remeuble pour aboutir, peut-être, à la tranquillité. Avec un humour caustique, Thomas Desaulniers-Brousseau fait preuve d’une intime connaissance des diverses sortes de trous qu’on peut creuser pour aller au fond des choses.