Maxime Catellier a toujours perçu ces deux textes comme indépendants mais liés par le thème de l’errance urbaine. Il a tenu à ce qu’ils soient publiés ensemble comme les deux revers d’un même monde, d’un même quartier, ce Centre-Sud de Montréal qu’il a longtemps lui-même hanté. On ne sait pas bien qui est le narrateur de L’autre moitié : un corps en apparence errant et perdu dans la ville, passant sans doute inaperçu. Ce texte nous donne à lire les rêves brumeux de cet esprit qui se désagrège peu à peu. La poésie habite ici un corps anonyme dont la vie confuse se confond avec celle des vies qu’il parcourt. Les images de Marc Leduc accompagnent parfaitement cette dérive. Le monde d’avant est plutôt une exploration réaliste et touchante de la mémoire de ce même quartier, des rues, le tout appuyé par des photos de l’auteur.