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LEEROY est fière de travailler avec le Salon
du livre de Montréal.

Le Territoire sauvage de l'âme

Paru le 13 avril 2020
Le Territoire sauvage de l'âme
Auteur·rice·s
Format
Papier
Maison d'édition
Kiosque
1713
Prix 20,95$
Français
Dans la tente de prospecteur dressée der­rière la mai­son, à l’orée de la Mas­saw­ip­pi, sous les pruch­es men­acées par les haies de cèdres et les ton­deuses à gazon, Guil­laume peut déjà enten­dre les autos au loin. L’au­toroute pro­jetée passera à quelques kilo­mètres de la ferme. Couché sous la toile, pen­dant que les gens tra­vail­lent pour met­tre du gaz dans leur char, il sait ce qu’il va faire de sa sab­ba­tique : il racon­tera des his­toires aux enfants. Il leur dira le nom de ses anciens élèves de Kuu­jjuaq, leur décrira les levers de lune sur la Kok­soak. Kok­soak ! Kok­soak ! On dirait le cri du cor­beau. Ain­si se nomme le fleuve qui tra­verse Kuu­jjuaq. C’est là que Guil­laume a décroché son pre­mier emploi de pro­fesseur. Il a enseigné aux Inu­its, qui, après la qua­trième année du pri­maire, sont oblig­és de choisir entre l’anglais et le français. D’abord, il a sur­volé un pays qu’il croy­ait aimer mais dont il igno­rait tout. Ensuite, il a aperçu le vil­lage par le hublot, déposé comme un jou­et d’en­fant à tra­vers la gri­saille, le crachin et le roc. Puis il y a eu ces douze ado­les­cents, capu­chons sur la tête, qui le fix­aient en silence. Ce n’est qu’après que sont venus les expédi­tions de chas­se upriv­er, où le cari­bou se fait de plus en plus rare, et, au beau milieu de la nuit, le match de hock­ey le plus âpre­ment dis­puté qu’il ait jamais vu. Guil­laume com­prend que, un jour pas si loin­tain, ses enfants revien­dront en pleurs de la forêt, parce que les bull­doz­ers seront juste der­rière la tente. Il ne saura quoi leur dire. Il n’au­ra que le silence du Nord à leur offrir. Jean-François Létourneau signe ici un pre­mier roman qui célèbre le Nord, ses paysages, les gens qui l’habitent, ain­si que cette vie que nous voudri­ons trans­met­tre, intacte, dans toute sa splen­deur, à celles et ceux qui vien­dront après nous.”–
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