PRÉFACE DE L’IGLOO DES ERRANCES IDENTITAIRES Par Mohamed Nedali . Quand Majid Blal m’a demandé une préface pour son recueil, L’Igloo des errances identitaires, je me suis dit in petto : « Encore un tapuscrit comme les autres ! » Quelques jours plus tard, j’en ai commencé la lecture, sans me faire d’illusion. A peine ai-je lu l’incipit que j’ai pris conscience de ma méprise, de ma lourde méprise, dois-je dire : l’écrit que je croyais semblable à ceux qu’on m’envoie régulièrement, s’avère une heureuse découverte, doublée d’un plaisir de lecture rare. Une idée me vient alors à l’esprit : écrire à l’auteur pour lui dire que son recueil se passerait bien de ma préface comme de celle de tout autre écrivain, aussi illustre soit-il ; il se passerait également de toute relecture puisque le livre est parfaitement bien écrit. Ayant promis une préface à Majid, je renoncerai finalement à mon idée, chose promise, chose due, dixit le dicton. . L’Igloo des errances identitaires est un recueil comprenant trente-six récits, majoritairement autobiographiques : des histoires du pays et d’ailleurs, des poèmes en prose, des poèmes en vers, des fables, des réflexions, des impressions, un hymne à l’amazigh et à tous ceux et celles qui se battent pour que cette merveilleuse langue revive, un autre au pays d’origine, un troisième au pays d’accueil, une définition avisée de « la marocanité » que nos concitoyens gagneraient à lire en ces temps d’incertitudes identitaires… . Le narrateur s’identifie à l’auteur dans tous les textes, hormis un, Noisette, où c’est une certaine Marie-Claire, que je suppose être la conjointe de l’auteur, qui assume la fonction de narratrice à la première personne, racontant ainsi sa douleur de femme endeuillée suite à la disparition de Noisette, sa chatte. C’est là sans doute le meilleur hommage qu’un auteur puisse rendre à la femme aimée : lui confier la narration d’un épisode de son autobiographie.