Dans ce premier recueil foisonnant et troublant, Claudie Bellemare déploie une voix déjà unique et affirmée qui tord la syntaxe et détourne les images pour en faire jaillir l’émotion brute. Nous étions les nerfs rêvant d’une émeute dépeint la violence dans laquelle trop de femmes baignent, que ce soit dans leurs relations romantiques ou au fond des moules dans lesquels on veut les enfoncer. Les poèmes nous transportent dans des environnements sauvages et étranges — forêts, grottes, hôpital psychiatrique — peuplés d’âmes alliées, d’âmes ennemies qui forgent l’univers finement tissé de l’autrice. En résulte un recueil captivant à lire et relire lentement pour en saisir toutes les nuances.