Que faire à l’âge du deuil, quand les lieux que nous connaissons disparaissent, quand la mémoire est rangée dans des petites boites de photographies ? Dans Orange pekoe, le narrateur déambule autant dans les lieux qui l’entourent que dans ses souvenirs d’enfance. Il se rappelle la petite maison blanche, le grand-père dans sa berçante, les tasses de thé et, très loin, la baie, dans un ailleurs inaccessible, peut-être imaginaire. Le récit fragmenté trace patiemment les chemins hasardeux de la mémoire. Sur la route, des objets abandonnés, les oiseaux qui reviennent chaque printemps, l’angoisse de l’enfance qui refait surface un soir, bercée par le ronronnement du réfrigérateur.