« Cette patiente avait compris pourquoi elle était si bien avec son amoureux : ils se laissaient tous les deux vivre librement, chacun de leur côté, cette liaison dangereuse au rien du tout. Infidélité de fond qui les liait avec force et constance. Cela ne s’explique pas. Ils étaient liés par ce qui ne se partage pas. Le soir même, en entrant chez moi, j’ai longuement regardé en silence ma blonde créer sur la table de la salle à manger un projet artistique qu’elle ferait faire à ses élèves. C’est ce qui participe au fait que je suis dans un couple qui n’a pas connu de panne de désir depuis vingt-quatre ans. Ma blonde au cœur pur m’a d’ailleurs déjà avoué que ce qu’elle aimait le plus chez moi, c’est que je me parle tout seul ; elle remarque que mes yeux, mes sourcils, mon visage au complet sont parfois animés par une intense discussion avec absolument personne. » Nicolas Lévesque donne suite à son dernier livre Phora, racine grecque qui signifie « porter », avec ce nouvel opus intitulé Ptoma, qui signifie « tomber ». Au fil de fragments sur sa pratique de psy et ses interventions dans l’agora, il fabrique sans langue de bois des réflexions incarnées sur le temps, l’amour, l’art, la pandémie, le deuil et le rêve. Une œuvre d’une bouleversante humanité.