cigarette, une rasade de rhum, une partie de cartes. Mais la mort rôde, inéluctable. Une marche funeste ponctuée par le bruit des obus qui tombent, par les cris d’un général qui ordonne d’aller au front, par des officiers sans scrupules en quête de pouvoir qui punissent leurs propres hommes. Aux frontières de ce no man’s land, à travers une mer de barbelés, malgré le froid, la faim et la vermine, le destin de deux hommes sera à jamais lié. Et puis, il y a l’explosion. Extrait : « Alors que les hommes sombraient tous les jours en peu plus dans la grisaille, dans l’accablement, dans la tristesse, Antoine, lui, était à la guerre comme d’autres allaient à la pêche, comme si le désespoir ne l’atteignait pas. Il avait conservé, contre vents et marées, un semblant d’humanité, et un humain dans les tranchées attiraient ceux qui se rappelaient l’avoir été. »